IRONMAN Floride - Panama City Beach - 2023

Sommaire

  1. East coast
  2. GalĂšres de voyage
  3. Joue de course
  4. Natation
  5. VĂ©lo
  6. Course Ă  pied
  7. Des stats!

East coast

Autant vous prĂ©venir en avance, elle fait plaisir cette course. Le rĂ©sultat, l’expĂ©rience, et l’aventure pleines d’embĂ»ches pour y arriver, je me suis retrouvĂ© moi-mĂȘme pendant cette Ă©preuve, et je pense que j’ai dĂ©bloquĂ© encore d’autres choses en moi! Et cerise sur le gĂąteau, comme on est au mois de Novembre, j’ai une moustache pour le Movember 😎 Faire un IRONMAN avec une moustache, ça rajoute un peu de piment.

Deux mois aprĂšs les championnats du monde de half IRONMAN en Finlande Ă  Lahti, oĂč j’avais enfin renouĂ© avec les bonnes sensations, il Ă©tait temps de partir pour la course clĂ© de la saison, l’IRONMAN de Floride. Deux objectifs ici, valider les progrĂšs rĂ©alisĂ©s Ă  l’entraĂźnement en passant sous la barre des 9h de course (ça commence Ă  ĂȘtre pas mal), et obtenir ma deuxiĂšme qualification pour les championnats du monde IRONMAN Ă  HawaĂŻ, qui auront lieu en Octobre 2024. Cela nous laissera du temps pour prĂ©parer le voyage, ou planifier une autre course si jamais la qualification me passe sous le nez. Un peu d’ambition tout de mĂȘme en y allant, parce que je pense avoir bien progressĂ©, et j’ai finalement bien encaissĂ© le gros travail que m’a fait faire mon coach Romain. J’ai fait trois semaines Ă  21h de sport par semaine, qui sont Ă©tonnamment bien passĂ©es (probablement parce que le coach et l’athlĂšte ont bien fait leur travail!).

Malheureusement, c’est sans ma femme et mes filles que je partais pour cette destination, parce qu’entre les frais, le dĂ©calage horaire, les vacances scolaires, etc. c’était un peu compliquĂ©. Mais je ne suis pas parti seul, puisque ma sƓur Emilie fera le voyage avec moi! Et comme on est sympa, on a rĂ©ussi Ă  engrainer notre autre petite sƓur ChloĂ© pour partir avec nous. Finalement ce sera un voyage familial, mĂȘme s’il manque quand mĂȘme notre grande sƓur Marie, mais ce sera pour la prochaine fois!

On se retrouve tous Ă  l’aĂ©roport de Paris, et mes sƓurs sortent le grand jeu. Elles ont prĂ©parĂ© des badges avec nos tĂȘtes dessus, pour annoncer qu’elles Ă©taient mon Ă©quipe support, et qu’on Ă©tait la “Team OG”. Tellement stylĂ©! On n’a pas rĂ©ussi Ă  compter le nombre de gens qui ont regardĂ© les badges avec insistance pendant tout ce voyage, parce qu’on les portait partout 😂 J’ai mĂȘme eu plusieurs personnes qui sont venues me demander si j’étais un athlĂšte professionnel. Il faut dire que les badges Ă©taient vraiment trĂšs trĂšs stylĂ©s.

GalĂšres de voyage

Bref, le premier vol est parti presque 1h en retard et nous avions une escale Ă  Atlanta, avec 2h pour rejoindre l’autre porte d’embarquement. Large. Sauf quand on arrive aux États-Unis et qu’il faut passer la police aux frontiĂšres, rĂ©cupĂ©rer sa valise vĂ©lo, la redonner 100 mĂštres plus loin, repasser le contrĂŽle des bagages Ă  main, et traverser la moitiĂ© de l’aĂ©roport gigantesque. On a ratĂ© la correspondance de 5 minutes 😑 Il est presque 22h (heure locale) et nous voilĂ  partis au guichet de la compagnie pour voir ce que l’on pouvait faire, et on doit finalement attendre le lendemain pour prendre le premier vol Ă  9h50. Au moins la compagnie Ă©tait plutĂŽt conciliante, vu que le retard Ă©tait de leur faute, ils nous ont payĂ© une nuit dans l’hĂŽtel de notre choix, on avait Ă©galement droit Ă  2 repas gratuits chacun dans l’aĂ©roport. Sachant que l’hĂŽtel qu’on a choisi Ă©tait quand mĂȘme Ă  presque 400€ la nuit. On a bien dormi! Par trop de stress mais de la fatigue, on Ă©tait tous les trois donc ça allait.

Finalement on arrive Ă  Panama City Beach, PCB comme ils disent lĂ  bas, et premiĂšre surprise en sortant de l’aĂ©roport, il faisait 9 degrĂ©s, et avec le vent le ressenti Ă©tait bien pire.

Il peut faire froid, n’importe oĂč, mĂȘme en Floride! Au final le temps s’est rĂ©chauffĂ© au fur et Ă  mesure de la semaine. On arrive Ă  notre hĂŽtel, un building de 27 Ă©tages en bord de plage, impressionnant 😂 On est pas du tout dans la saison touristique donc le bĂątiment est assez vide, on a toutes les infrastructures rien que pour nous: l’énorme piscine extĂ©rieure (au cas oĂč tu t’ennuies de l’ocĂ©an), la salle de sport, le jacuzzi, le sauna, le cinĂ©ma (oui oui le cinĂ©ma, qui projette deux films par jour), et probablement d’autres trucs qu’on a pas vu 😂 Je peux vous dire qu’aprĂšs ces pĂ©ripĂ©ties de voyage, le jacuzzi avec vu sur le soleil se couchant sur l’ocĂ©an Ă©tait trĂšs agrĂ©able.

En remontant Ă  l’appartement, on est carrĂ©ment tombĂ© sur Arthur Horseau que j’ai reconnu tout de suite (lui ne m’a pas reconnu, malgrĂ© nos supers badges!! 😂😂). C’est pas souvent qu’on peut rencontrer un athlĂšte de ce calibre (il a gagnĂ© l’Embrunman et Ă  fini 6Ăšme des championnats du monde IRONMAN Ă  Nice cette annĂ©e), dans un ascenseur. En plus il est vraiment super sympa!

Les derniers entraßnements sont passés, le vélo et le corps vont bien. On a volontairement levé le pied avec mon coach Romain pour arriver frais à la course, et je me suis doublement reposé pour effacer les traces du voyage.

J’ai aussi pris l’habitude depuis quelques courses de me caler le plus vite possible sur l’heure du rĂ©veil de la course presque une semaine avant, comme ça mon corps s’habitue Ă  se coucher et se lever tĂŽt. C’est bizarre de se coucher Ă  20h30 pour se lever Ă  5h, mais le matin de la course on est content quand on a bien dormi! Check in done, tout est prĂȘt pour la course, et on s’amuse quand mĂȘme beaucoup avec mes soeurs, c’est vraiment trop cool de partager ce moment avec elles. Emilie a pris le contrĂŽle de mes rĂ©seaux sociaux, je crois qu’il n’y a jamais eu autant de contenu en si peu de temps 😂

Jour de course

Matin de la course, rĂ©veil tranquille Ă  5h, on est Ă  10min Ă  pied du dĂ©part qui est Ă  6h50. J’ai bien stressĂ© (genre bien bien stressĂ©) la veille et pendant la premiĂšre moitiĂ© de la nuit, jusqu’au alentour de 1h30 du matin oĂč je me suis dit “demain peu importe ce qu’il se passe, tu as fait tout ce que tu pouvais faire pour te prĂ©parer correctement. S’il y a un imprĂ©vu, on verra sur le moment. La SEULE chose que tu peux faire jusqu’au dĂ©part c’est finir de dormir le mieux possible”. Croyez-moi ou pas, le stress s’est envolĂ© et je me suis endormi comme un bĂ©bĂ©.

On part pour la course, petite visio avec ma femme Ă  quelques milliers de kilomĂštres de lĂ  pour un dernier encouragement, il fait 14 degrĂ©s dehors donc ça va! Le thermomĂštre montera jusqu’à 26 l’aprĂšs-midi, donc super temps! Je passe rĂ©gler mon vĂ©lo, je remplis mes sacs de transition, tout est en place, et je suis franchement dĂ©tendu, c’est cool. On part pour le dĂ©part, on a droit Ă  l’hymne amĂ©ricain chantĂ© a cappella, c’est trĂšs Ă©mouvant. Ils ne rigolent pas avec l’hymne les amĂ©ricains, on a eu l’impression que le temps s’était arrĂȘtĂ©, plus personnes ne bougeaient! Grosses embrassades avec mes sƓurs (pas mal de larmes de ma part), l’organisation met la musique: Lose yourself d’Eminem. Gros montĂ©e d’adrĂ©naline, je me dis dans ma tĂȘte que je suis pas lĂ  pour faire figuration, et que je vais prendre mes responsabilitĂ©s. Donc ni une ni deux, je ne refais pas la mĂȘme boulette qu’en Finlande, je vais me mettre tout devant dans le sas de dĂ©part. TOUT DEVANT. Les pro hommes partent Ă  6h40, les pro femmes Ă  6h45, et nous Ă  6h50. Donc je suis parti Ă  6h50, pas Ă  51, Ă  50, parce que j’ai enfin pris mes responsabilitĂ©s 😂

Natation

La natation Ă©tait en 2 boucles de 1900m, avec une sortie Ă  l’australienne sur le sable, pourquoi pas! La premiĂšre boucle se passe trĂšs bien, l’eau est Ă  23 degrĂ©s donc presque chaude avec la combi, et le soleil qui se lĂšve est splendide. Je sens un peu de courant mais il n’y a pas trop de vagues donc c’est assez facile de nager. Il y avait des milliers de petites mĂ©duses dans l’eau c’était assez marrant de passer la main dedans, ça me faisait penser Ă  de la gelĂ©e 😂 Elles ne piquaient pas donc aucun risque, mais en parlant avec d’autres athlĂštes aprĂšs la course, je suis le seul Ă  avoir trouvĂ© ça marrant. Passage sur le sable en fanfare avec mes sƓurs qui faisaient plus de bruit que tout le public rĂ©uni, elles ne sont pas lĂ  pour rigoler 😼 J’ai fait la premiĂšre boucle en 28’, pile dans les temps pour refaire 56’ comme en Autriche, je suis content. Je repars pour la deuxiĂšme boucle, mais cette fois-ci avec toute la foule, parce que tous les autres athlĂštes n’étaient pas encore partis dans l’eau. Donc un peu galĂšre de se retrouver au milieu des packs de nageurs qui nagent moins vite. J’ai perdu un peu de temps sur la seconde boucle, et je ferais 58’51”, un peu plus lent que prĂ©vu mais toujours bien au-dessous de ce que je pouvais faire auparavant. PlutĂŽt satisfait donc.

Pas le temps de me poser des questions, je dĂ©boule dans le parc Ă  vĂ©lo, toujours sous les encouragements de mes sƓurs, et avec une Ă©nergie au top, je me sens bien. Je mets mon casque, prends ma nutrition, mon bracelet porte bonheur (toujours le mĂȘme qui m’a Ă©tĂ© confectionnĂ© par Paola 💙), je prends le vĂ©lo et je m’élance pour les 180 km de plat.

VĂ©lo

Pas mal de vent sur la route mais c’est gĂ©rable, c’est mieux que les jours prĂ©cĂ©dents. Pour ceux qui disent “c’est facile quand c’est plat”, je les invite Ă  faire les 180 km sur du plat. La subtilitĂ© c’est que si on s’arrĂȘte de pĂ©daler, il n’y aura pas de descente pour maintenir la vitesse, donc on pĂ©dale tout le temps, il n’y a jamais de pause. Et ça, ça fait bien mal aux jambes. Pareil pour la position aĂ©ro sur les prolongateurs, Ă  part les quelques demi-tours ou les ravitaillements, on reste dans cette position, et c’est vraiment usant. J’ai roulĂ© tout seul (vraiment tout seul) jusqu’au premier ravitaillement au kilomĂštre 50, sans bouger de mes prolongateurs, donc ~1h15 dans la mĂȘme position. J’ai eu des courbatures aux trapĂšzes aprĂšs la course 😂

Bref ça roule bien, je rattrape d’autres athlĂštes dont certaines pro femmes, des vraies machines 😼 Encore des athlĂštes qui ne respectent pas les rĂšgles du drafting, mais cette fois ci je les rappelle Ă  l’ordre moi-mĂȘme, surtout quand ils viennent se cacher discrĂštement derriĂšre moi. Je ne sais pas oĂč sont les arbitres une fois de plus, donc tant pis. En tout cas ça roule fort et j’ai de bonnes jambes, je tiens les watts prĂ©vus, et avec la bonne position que j’ai travaillĂ© et la roue lenticulaire, ça va vite!

Le dĂ©cor est assez sympa, il faut aimer les longues lignes droites par contre. Au final je ne vois pas trop le temps passer, je suis mon plan d’hydratation/nutrition Ă  la lettre et je n’oublie pas de m’asperger d’eau le plus souvent possible. Il commence Ă  faire chaud comparĂ© au dĂ©but du vĂ©lo, donc il ne faut pas se faire avoir. J’ai commencĂ© Ă  avoir envie de faire pipi au bout de 3h (je vous livre tous les dĂ©tails), premiĂšre fois que ça m’arrive en course. Je prĂ©cise que j’ai gardĂ© le contenu de ma vessie DANS ma vessie. VoilĂ  c’était le fait marquant sur le vĂ©lo! Pour rĂ©sumer sur le vĂ©lo, je suis assez satisfait de ma prestation, j’ai eu de l’énergie tout le parcours, j’ai pu relancer mĂȘme Ă  la fin des 180km et doubler quelques personnes, qui n’avaient pas l’air aussi fraĂźches que moi. Romain m’avait dit que j’en aurais peut-ĂȘtre marre au bout de 130-140km, et qu’il faudrait que je m’accroche, mais ça n’est pas arrivĂ©. J’étais peut-ĂȘtre un peu trop conservateur en y repensant. Je sais dĂ©jĂ  qu’il m’a prĂ©parĂ© des surprises dans les entraĂźnements vĂ©lo de l’annĂ©e prochaine! 😂

Je termine le vĂ©lo aprĂšs une derniĂšre longue ligne droite en bord de mer, pas le temps d’admirer les splendides maisons. Il m’aura fallu 4h36’34” pour faire 180km, soit 39,2km/h de moyenne. J’ai bien progressĂ© 😂😂

Course Ă  pied

Je suis accueilli au parc Ă  vĂ©lo par mes deux sƓurs, j’avoue que j’ai pas tout compris de ce qu’elles me disaient, entre le vent dans les oreilles et faire attention Ă  ne pas tomber en descendant du vĂ©lo, ça faisait beaucoup d’informations Ă  traiter. Je passe par les toilettes pour vider ma vessie, j’ai cru que ça ne s’arrĂȘterait jamais. J’ai fait peur Ă  Emilie d’ailleurs quand elle m’a vu prendre cette direction, elle pensait que j’étais malade. Mais non non, je me sentais super bien! Bonne transition en allant vite mais en m’assurant que je n’oublie rien, comme disent tous les coachs “ne pas confondre vitesse et prĂ©cipitation” 😂 Je prends lunettes de soleil, casquette, nutrition et hydratation dans mes mains et je pars en courant. Je les mets ensuite au bon endroit (nutrition dans les poches arriĂšre de la trifonction, casquette sur la tĂȘte, etc. vous avez compris le principe), petite astuce pour perdre moins de temps en transition.

Je dĂ©boule pour commencer le marathon, j’entends ChloĂ© qui me dit que je suis 4Ăšme de ma catĂ©gorie, que les deux devants sont Ă  moins de 2 minutes, et que le premier est 6 minutes devant. J’étais chaud pour rentrer dans le rĂŽle du chasseur.

Deux boucles de 21km pour ce marathon, on avait discutĂ© avec Romain de faire les premiers 10km en glandouille (il m’a vraiment dit ça), les 20 suivants Ă  la bonne allure pour laisser la fatigue venir, et de lĂącher les chevaux (dans la mesure du possible 😅) sur les 10 derniers. Premier kilomĂštre oĂč je me sens vraiment trĂšs bien, mĂȘme Ă  presque 15 km/h j’ai l’impression de faire un footing tranquille. Je me gĂšre et je m’emballe pas, on reste sur une allure glandouille, c’est le coach qui l’a dit. Je dĂ©passe une athlĂšte pro (une canadienne) qui me rattrape juste aprĂšs, et me demande si je pars pour faire moins de 3h sur le marathon, je lui dit que oui. Elle a l’air trop contente et me demande si elle peut courir avec moi, pourquoi pas! AprĂšs mon Ă©popĂ©e fantastique avec Read pendant les championnats du monde en Finlande, me voilĂ  parti pour une autre aventure avec Erin Snelgrove. Les kilomĂštres dĂ©filent sans effort, Ă  4’09”/km (14,5 km/h), en contrĂŽlant bien la foulĂ©e et en prenant suffisamment d’eau Ă  chaque ravitaillement, il fait quand mĂȘme 26 degrĂ©s et un grand soleil. C’est super cool de courir avec Erin, elle a une foulĂ©e magnifique et elle me dit qu’elle est 7Ăšme chez les pro pour le moment, et qu’elle veut arriver 5Ăšme.

On croise Emilie aprĂšs 13 ou 14 kilomĂštres, elle me dit que je suis 3Ăšme (j’ai doublĂ© mon concurrent sans le savoir), que le 2Ăšme est 1 minute devant mais qu’il est en train de craquer, et que le premier n’est plus que 3 minutes devant. La chasse continue.

Fin de la premiĂšre boucle, 21 km sans broncher, toujours avec Erin Ă  mes cĂŽtĂ©s, qui me glisse que je suis un vrai mĂ©tronome, c’est effectivement une de mes forces 😀

On repart pour la 2ùme boucle, je sens aprùs un passage de ravitaillement qu’elle a du mal à repartir et qu’elle a un petit coup de mou, j’essaie de temporiser mais elle ne revient pas, et avec un peu de tristesse je reprends le rythme, ça reste une course individuelle, et j’ai toujours les deux premiers à rattraper!

Je croise ChloĂ© au 23Ăšme kilomĂštres qui me dit que j’ai dĂ©passĂ© le 2Ăšme (je ne sais pas quand đŸ€·) et que le premier n’est plus que 2 minutes devant. Je me dis trois choses dans ma tĂȘte:

  • Je vais terminer la course haut la main, j’ai encore de l’énergie
  • Je vais aller chercher la premiĂšre place
  • Je suis sĂ»r d’avoir ma qualification pour HawaĂŻ si je continue comme ça

Pour qui, pourquoi, j’accĂ©lĂšre un peu (0,5 km/h plus vite) parce que ça passe tout seul. Je croise Emilie quelques kilomĂštres plus tard, qui me dit que je n’ai plus qu’une minute trente de retard sur le premier, et que Romain lui a dit qu’il n’a jamais fait moins de 3h sur le marathon, donc que j’ai l’avantage. Elle arrive Ă  me dire tout ça et Ă  ajouter des encouragements par dessus en un temps record, elle parlait tellement fort que vous avez dĂ» avoir l’écho jusqu’en France 😂 Je l’ai dit avant mais mes sƓurs ont fait une team support de fous! On a parlĂ© avant la course des informations que j’aimerai bien avoir pendant la course, et les phrases “trigger” pour me motiver. Elles ont exĂ©cutĂ© ça Ă  la perfection.

Je passe le 28Ăšme kilomĂštre et je commence Ă  me dire que ça commence Ă  piquer, mĂȘme si je grappille du temps petit Ă  petit, je n’ai pas encore fait le dernier demi tour avant les 10 derniers kilomĂštres. Je n’avais pas mal aux jambes mais j’ai commencĂ© Ă  avoir un petit coup de mou, et mĂȘme si on est plus proche de la fin de la course que du dĂ©but, 14km ça peut ĂȘtre trĂšs trĂšs trĂšs long si on est dans le dur. Les 4’09”/km que je tiens depuis le dĂ©but passent Ă  4’20”/km pendant 3 km, et le coup de mou continue. Je passe le ravitaillement qui est 50 mĂštres avant le demi tour, et je me dis “ok, t’as le droit de marcher pendant 5 secondes et on y retourne”. Je bois un bon coup d’eau, je marche tranquillement en comptant 5 secondes dans ma tĂȘte, je repars et je passe le demi tour. Et j’étais reparti. Il me reste 10 km pour me faire plaisir et profiter de la fin de cette course qui s’est super bien passĂ©e pour le moment, pour aller chercher la premiĂšre place et exploser mon chrono sur la distance. Je me remets dans le rythme, mĂȘme si franchement
 ça pique 😅

Je commence Ă  me faire un compte Ă  rebours dans la tĂȘte, plus que 8 kilomĂštres. 7 kilomĂštres. Je dĂ©passe un gars qui a l’air solide, et surtout qui a beaucoup de sponsors sur sa trifonction. Je jette un oeil Ă  son dossard, et je vois que c’est un pro. Je viens de doubler un triathlĂšte pro, alors qu’il est parti 10 minutes avant moi. Je me dis qu’il doit ĂȘtre dans un trĂšs mauvais jour, et je me dis aussi que j’ai bien progressĂ©, c’est important pour ma fiertĂ© personnelle 😂

500 mĂštres plus loin j’entends le premier athlĂšte qui va me dĂ©passer pendant ce marathon, et ce n’est pas un athlĂšte mais UNE athlĂšte. C’est Erin qui m’a finalement repris, elle me dit quelque chose, mais je ne sais pas quoi parce que suis un peu dans le dur. Mais je reste juste derriĂšre elle pour m’accrocher. Plus que 4 kilomĂštres. Je vois un gros immeuble au loin, et je me donne comme objectif de me remettre Ă  cĂŽtĂ© d’Erin (et pas derriĂšre) Ă  partir de cet immeuble. On arrive Ă  l’immeuble et je respecte mon objectif. Nous revoilĂ  reparti cĂŽte Ă  cĂŽte pour les 3 derniers kilomĂštres. Beaucoup plus d’ambiances sur cette partie lĂ  de la course, et mĂȘme si mes jambes commencent Ă  m’envoyer des petits messages de dĂ©tresse, c’est hors de question de ralentir.

1 kilomĂštre, j’ai les ischios qui sont Ă  deux doigts de la crampe, je suis en pleine concentration pour ne pas faire de faux pas, sinon je vais avoir du mal Ă  repartir. Erin relance encore plus le rythme et elle me distance de quelques mĂštres, je lui dis d’y aller et de continuer Ă  accĂ©lĂ©rer. Plus qu’une centaine de mĂštres, je croise ChloĂ© une derniĂšre fois qui me dit que le premier est 20 secondes devant, petit shot d’adrĂ©naline, je relance le rythme aussi.

Dernier virage Ă  droite pour aller vers la ligne droite de la fin, je vois la ligne d’arrivĂ©e et j’ai l’impression d’avoir lancĂ© un sprint de folie. Dans ma tĂȘte je cours au moins Ă  20 km/h. Dans les faits je suis Ă  16 km/h 😂 mais pas mal pour une fin de marathon d’IRONMAN ah ah ah. 2h58’ pour le boucler. Aucune idĂ©e de ce qu’il se passe ensuite, je suis comme un saumon. ComplĂštement fumĂ©. Une bĂ©nĂ©vole me parle et m’accompagne jusqu’à la tente de l’arrivĂ©e, j’ai dĂ» lui raconter ma vie mais je ne me souviens plus exactement quoi. Je me souviens juste que j’étais vraiment content de ma course, soulagĂ© d’avoir terminĂ©, et que je lui ai donnĂ© le bracelet que l’on avait eu en cadeau pour la remercier d’avoir participĂ© Ă  l’organisation de la course.

Je croise Erin juste aprĂšs, elle me dit qu’elle a finalement terminĂ© 4Ăšme de la course, au-delĂ  de ses espĂ©rances! Et elle me dit que c’était trop cool d’avoir couru ensemble. Je suis bien d’accord!

J’ai finalement terminĂ© 2Ăšme en 8h42’04”, Ă  50 secondes de Victor, et pas 20 secondes. Il Ă©tait effectivement 20 secondes devant moi quand ChloĂ© l’a vu (parce qu’elle a carrĂ©ment dĂ©marrĂ© un chrono quand elle l’a vu passer), mais il a dĂ» partir 30 secondes derriĂšre moi au dĂ©part! Comme quoi au bout d’un moment ce sont les petits dĂ©tails qui comptent. 50 secondes ça doit Ă  peu prĂšs ĂȘtre ma pause pipi Ă  la transition aprĂšs le vĂ©lo 😑 En discutant avec lui le lendemain, il me racontera qu’il a vraiment flippĂ© parce que sa femme lui disait que je revenais sur lui. Il a eu chaud. Je lui ai dit en blaguant qu’on se retrouverait Ă  HawaĂŻ pour refaire un match. On a bien rigolĂ©. Mais on sait aussi tous les deux qu’on ne blaguait pas du tout et qu’on va tout donner pour ĂȘtre devant l’autre ah ah ah 😂 on reste des compĂ©titeurs mĂȘme en se respectant.

Bref, je sors de la tente d’aprĂšs course et je retrouve mes soeurs, et on peut tous laisser nos Ă©motions sortir, il y en a un petit paquet Ă  Ă©vacuer 😂 J’ai besoin de me poser un peu sur une table parce que je ne me sens pas au top, je commence Ă  avoir froid et je suis un peu nausĂ©eux, mais ça part en quelques minutes. Je n’ai jamais eu ça aprĂšs une course, mais ça me fait dire que j’ai bien laissĂ© toutes mes forces dans la course.

J’appelle Audrey en visio, je peux enfin lui dire qu’on l’a fait, et qu’on repart Ă  HawaĂŻ 😀 (je fais une pause dans l’écriture du rapport pour aller chercher des mouchoirs ahahah). Pendant que j’étais au tĂ©lĂ©phone, mes sƓurs Ă©taient parties chercher des glaces pour se refaire une santĂ©. Que d’émotions pendant cette course!

Une fois de plus j’ai bien racontĂ© ma vie! Mais il y avait quelques aventures Ă  raconter. Je n’étais pas venu en Floride pour trier des lentilles, et ça s’est confirmĂ©. Maintenant place Ă  la saison 2024, avec HawaĂŻ en apogĂ©e, et cette fois-ci le rapport de course sera joyeux!

Merci de m’avoir lu jusqu’ici, la saison 2023 finie sur une bonne note et plein d’espoir et d’attentes pour la prochaine 😀 Que dire encore une fois, Ă  part un Ă©norme merci Ă  toutes les personnes qui m’accompagnent et me soutiennent dans mes aventures, mes filles adorĂ©es, ma famille, mes amis, mes collĂšgues (actuels ou anciens), mon coach Romain Guillaume, mes partenaires (Tacher Acogex, Culture VĂ©lo Le Havre, Precision Fuel & Hydration), mes kinĂ©s/ostĂ©o Antoine et Pierre-Antoine (coeur sur vous), mon club le HAC triathlon, ma chĂšre team SRE 💚💙 (qui sont tĂ©moins chaque Vendredi de l’intensitĂ© des entraĂźnements des Jeudis 😂), mon entreprise Doctolib, l’AB Sports Piscine et SPA (on est toujours bien accueilli, et j’ai toujours droit Ă  une installation spĂ©ciale pour mes sĂ©ances 😀), et enfin mon village de Mannevillette (je peux vous dire que c’Ă©tait drĂŽle quand le speaker amĂ©ricain a annoncĂ© mon nom et mon village pour m’appeler sur le podium).

Mention toute spĂ©ciale Ă  mes deux sƓurs, mon crew pour cette course, qui devaient ĂȘtre aussi fatiguĂ©es que moi aprĂšs la course tellement elles ont dĂ©pensĂ© d’énergie. On a passĂ© une semaine ensemble sur un autre continent, et on a tellement de nouveaux souvenirs. Mum, j’ai bien pris soin de mes sƓurs, et elles ont bien pris soin de moi 😂

Audrey, mĂȘme Ă  7000 km de distance tu Ă©tais avec moi 💙💙💙

Des stats!

Un peu de statistiques et de données sur la course:

Natation:

VĂ©lo:

  • Strava - VĂ©lo
  • 4h36’34”
  • Vitesse moyenne: 39,2km/h
  • Vitesse maximum: 60,1km/h
  • Puissance normalisĂ©e: 222 Watts (Romain avait dit 230 minimum, j’espĂšre qu’il a pas regardĂ©)
  • Puissance maximale: 546 Watts
  • DĂ©nivelĂ© positif: 507m
  • 232 TSS

Course Ă  pied:

  • Strava - Course Ă  pied
  • 2h58’02” (le record de Romain sur IRONMAN c’est 2h57, il ne me l’a dit aprĂšs la course le coquin
 son record tombera au prochain IRONMAN!)
  • Allure moyenne: 4’13”/km (14,2km/h)
  • Allure maximum: 3’40”/km (16,4km/h)
  • DĂ©nivelĂ© positif: 83m
  • 237 rTSS

Nutrition, avec uniquement des produits Precision Fuel & Hydration (PF&H):

  • Avant la natation:
    • 1 PF&H caffeine gel 30g
  • Transition T1:
    • 1 PF&H caffeine gel 30g
  • VĂ©lo:
    • 2 gourdes (1L chacune) avec 120g de PF&H mix (120g de glucides/2000mg de sodium)
    • 1 gourde (800 mL) avec 1 PF&H gel 90g & 1 sachet PF&H 1000 (90g de glucides/1000mg de sodium)
    • ~3 bouteilles d’eau de 500mL
    • 1 PF&H caffeine gel 30g
    • 1 PF&H gel 90g
    • 3 PF&H gel 30g
  • Transition T2:
    • 1 PF&H caffeine gel 30g
  • Course Ă  pied:
    • 1 PF&H gel 90g
    • 2 PF&H gel 30g
    • 1 soft flask (500mL) avec 1 PF&H gel 30g et 1 sachet PF&H 1000 (30g de glucides et 1000mg sodium)
    • 4 capsules d’électrolytes (250mg de sodium chacune)
    • 1 verre d’eau (~100 mL) par ravitaiilement (20 au total)

Donc au total environ 94,18g de glucides, 813mg de sodium et 790mL d’eau par heure pour cette course. Assez proche de ce que j’avais fait pendant la course en Finlande. Un peu plus d’eau et de sodium, mais il faisait sensiblement plus chaud (et il faisait beau!!!).

Olivier Gerbron
Engineering Manager

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